Savourez ces brochettes d’agneau ouïghoures grillées au cumin et piment pour un voyage gustatif vers le Xinjiang.
La première bouffée est un nuage tiède de cumin grillé qui s’élève au-dessus des braises. Il se mêle à la fumée, frôle la laine chaude et pique le nez d’un éclair de piment rouge.
Dans les ruelles d’Ürümqi, la fumée frémit puis crépite contre les parois d’étain des foyers portatifs ; chaque étincelle promet un voyage culinaire qui commence dans la main du maître-grilleur pour s’achever, juteux, entre vos doigts.

Comment un simple morceau d’agneau devient-il le symbole de la culture ouïghoure ? Pour le comprendre, il faut retracer ses origines, disséquer ses saveurs, observer la danse au-dessus du feu et écouter les débats enflammés qu’il provoque.
Des steppes aux stands de street food
Le long de la Route de la Soie, caravanes et cavaliers troquaient soies contre bétail, épices contre histoires. Le Xinjiang, presque trois fois la taille de la France métropolitaine, a prospéré grâce à ces échanges : cumin venu d’Asie centrale, agneaux élevés sur des pâturages d’altitude, charbon extrait des collines voisines.
Aujourd’hui, cet héritage se ressent dans chaque chuan, la brochette halal qui crépite surtout la nuit, quand les familles ouïghoures sortent tables basses et tabourets au ras du trottoir. Les soirs d’été, plus d’une centaine d’étals de rue bordent les rues d’Ürümqi : festins miniatures où viande et nouvelles se partagent à mains nues.
Anatomie d’une saveur culte

La signature du Xinjiang réside dans le duo épices-fumée : éclats généreux de cumin rejoints par environ du piment rouge. Saupoudrées lorsque la graisse commence à perler, ces poudres se fondent avec la fumée, bâtissent une croûte veloutée et libèrent d’abord des notes terreuses puis une chaleur lente qui rappelle le plein été même au cœur de l’hiver.
Du marché au foyer : la maîtrise du feu et du métal
La brochette, longue tige d’acier aplatie, agit comme un véritable conducteur : la pointe chauffe d’abord, puis la chaleur glisse vers le manche, cuisant l’intérieur tandis que la surface rôtit.
Sur les marchés, la viande est tenue si près des braises que les poils des avant-bras frisottent, et pourtant la cuisson dépasse rarement dix minutes. On préfère des braises rouge sombre à de hautes flammes pour éviter l’amertume.

À la maison, une poêle en fonte ou un air fryer peut recréer la même alchimie : maintenez la viande à distance modérée des braises, ne retournez la brochette qu’une seule fois et fiez-vous au chuintement régulier qui signale que les sucs se scellent dans la chair.
Lorsque les bords prennent une teinte cuivre bruni, la surface rôtie est idéale ; au-delà, la tendreté s’évanouit.
Quelques notes de dégustation et variations
Que vaut le mot « authentique » lorsqu’un territoire de 1,66 million km² réunit tant de paysages et de peuples ?
À l’ouest kazakh, les cuisiniers n’hésitent pas à enfiler des cubes de graisse de queue, petits morceaux qui fondent à la dégustation (d’ailleurs, perso j’adore particulièrement cette manière hahaha ).
Dans les centres urbains, certains vendeurs retirent cette graisse pour séduire les flâneurs cosmopolites ; les puristes crient à l’appauvrissement, d’autres applaudissent la nouvelle légèreté. Le même dilemme se joue entre rue et restaurant : un chuan perd-il son âme dans une salle climatisée si le cumin est tamisé pour épargner le palais des touristes ?
La discussion s’anime généralement autour d’un nan chaud, d’une salade de concombre croquante et d’un verre de thé noir fumé qui rince le palais.

Brochettes d’agneau au cumin du Xinjiang
Ingrédients
Ingrédients principaux
- 2 kg de gigot d’agneau maigre
- 150 g d’oignon
Assaisonnements
- 40 g de sel
- 30 g de piment en poudre
- 50 g de cumin en poudre
Procédé
Préparation
- Couper la viande d’agneau en petites lamelles épaisses.2 kg de gigot d’agneau

- Hacher l’oignon.150 g d’oignon

- Mélanger la viande et l’oignon pour enrober uniformément.

- Laisser mariner 30 minutes au frais.
- Enfiler la viande sur des brochettes métalliques.

- Allumer un gril au charbon ou une grande poêle et attendre que les braises soient bien rouges.
- Déposer les brochettes au-dessus des braises et saupoudrer de sel, de piment en poudre et de cumin en poudre. Griller environ 5 minutes en surveillant.40 g de sel, 30 g de piment en poudre, 50 g de cumin en poudre

- Retourner les brochettes, saupoudrer à nouveau d’assaisonnements et griller encore environ 5 minutes, jusqu’à ce que la viande soit cuite et la surface dorée.

- Servir chaud.
Notes
- Le nom ouïghour de ces brochettes d’agneau est kawap, écrit 喀瓦甫.
- Choisir une viande maigre ou légèrement persillée et retirer les tendons pour une texture tendre.
- La cuisson au charbon donne le meilleur résultat ; le temps peut varier selon la taille des morceaux.
- Facultatif : ajouter une petite quantité d’huile végétale et de glutamate
Nutrition
Sources culinaires
• Brochettes Uyghur (agneau) : secrets de la cuisine du Xinjiang – Far West China (anglais)
• Meilleures recettes de cuisine Uyghur du Xinjiang, Chine – Far West China (anglais)
• Uyghur Cuisine Blog : recette : brochettes d’agneau Uighur – Uyghur Cuisine Blog (anglais)
• Uyghur Cuisine Blog : kabab (brochettes) – Uyghur Cuisine Blog (ouïghour) (uyghurtaam.blogspot.com)
• RECETTE : kebab Uyghur et naan – Muslim Ink (anglais) (Muslim Ink)
• Un oncle du Xinjiang de 51 ans vous apprend à préparer un authentique agneau au cumin – 每日頭條 (chinois)
• Brochettes d’agneau du Xinjiang (新疆烤串, chuar) – Omnivore’s Cookbook (anglais)
• 【Pas à pas】 préparation des brochettes d’agneau sur branches de saules rouges – 下厨房 (chinois)
• Comment faire griller les brochettes d’agneau les plus délicieuses ? (réponse de 叶小昭) – Zhihu (chinois)
• Quelles sont les méthodes simples pour préparer des brochettes d’agneau ? – Zhihu (chinois)
